"L'ethnologie en héritage" est une collection patrimoniale d'entretiens filmés, dont le but est de dresser, tout à la fois, le portrait d'ethnologues et d'anthropologues français de renom, et de relater l'histoire des principaux courants et institutions de l'ethnologie française. Retrouvez la collection complète sur notre site.
Connexion utilisateur
Grands entretiens
Alban Bensa
Collection l'ethnologie en héritage
Alban Bensa, né en 1948, a commencé ses recherches ethnologiques en France rurale avant de se consacrer à l’étude de sociétés kanak. Ses enquêtes dans le Perche (1969-1973) sur le culte des saints l’ont d’emblée induit à traiter les faits anthropologiques comme des données historiques et réciproquement, et à prêter attention aux emprises politiques et symboliques sur la terre.
Ses investigations en Nouvelle-Calédonie, qui débutent en 1973, dans le sillage des linguistes André-Georges Haudricourt et Jean-Claude Rivierre, l’ont conduit à approfondir ces problématiques et à traiter des réalités an- thropologiques à partir de deux langues vernaculaires dans une perspective qui englobe l’histoire coloniale sans jamais s’y réduire. Il s’est ainsi donné les moyens d’élucider au plus près de l’expression et des pratiques de leurs acteurs les organisations sociales et politiques des terroirs de l’aire de langues paicî et cèmuhî au centre de la Grande Terre.
Ses enseignements à l’Université Paris-V-Sorbonne (1971-1990) et à l’EHESS (1991-2019) ont amplifié ses analyses théoriques sur les liens de l’anthropologie à l’histoire, à l’ethnolinguistique et à la sociologie politique. Sa réflexion sur la pratique de l’ethnographie et de l’interdisciplinarité a nourri sa critique de l’anthropologie culturaliste.
A la croisée de l’héritage anthropologique institué et de son démontage avec les outils d’une pragmatique réaliste, Alban Bensa a contribué à la mise en œuvre d’une ethnographie politique du contemporain à la fois lucide et engagée.