Florence Weber, née en 1958, souhaitait travailler sur la parenté touarègue avant de s’engager dans l’ethnographie des cultures ouvrières en France. Ses enquêtes l’ont conduite à développer une théorie des pratiques informelles et des échanges non marchands. Elle a mené en parallèle des recherches sur l’histoire de l’anthropologie centrées sur la question de la relation ethnographique. Elle n’a cessé de mettre en œuvre une interdisciplinarité exigeante avec des historiens, des sociologues, des économistes et des professionnels. Ses enseignements à l’Ecole normale supérieure et à l’EHESS ont été marqués par le souci d’observer les transformations sociales en cours, et d’aider les étudiants à prendre la distance nécessaire par rapport à leurs propres expériences sociales.
Elle a développé ses enquêtes dans deux directions principales : l’aide professionnelle et familiale aux personnes âgées dépendantes, le bouleversement des cadres de la vie quotidienne dans les troubles psychiques. À partir de ces cas extrêmes, elle cherche à prendre la mesure des nouvelles inégalités et des perturbations du rapport à l’avenir dans les sociétés contemporaines.
Publications principales :
• Le Travail à-côté. Étude d’ethnographie ouvrière (Inra/Ehess, 1989)
• Guide de l’enquête de terrain. Avec S. Beaud (La Découverte, 1998)
• Charges de famille. Dépendance et parenté dans la France contemporaine. Avec S. Gojard et A. Gramain (La Découverte, 2003). • La Fortune de Karol. Marché de la terre et liens personnels dans les Abruzzes au haut Moyen Âge. Avec L. Feller et A. Gramain (École française de Rome, 2005)
• Penser la parenté aujourd’hui. La force du quotidien (Éditions Rue d’Ulm, 2013)
• Brève histoire de l’anthropologie (Flammarion, 2015)
• The Walls Don’t Speak. Avec J.-R. Dantou (Kehrer, 2015)
• Troubles psychiques en milieu scolaire. Avec P. Blum et J.-M. Goudet (Éditions Rue d’Ulm, 2022)
Entretien avec Alain Morel
