Au Japon, fête rime avec Taîko. Ces tambours, ici ceux de l'ensemble Oedo Sukeroku, rythment les émotions populaires.
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Musique
Jajouka, quelque chose de bon vient vers toi
un film de Eric & Marc Hurtado
Jajouka, quelque chose de bon vient vers toi - un film de Marc Hurtado and Éric Hurtado - Étant Donnés - (France, 2012, 62’, Super 16mm transféré en numérique)
« ... Comme l’épine sur la soie... » Chant des femmes de Jajouka
Jajouka, un petit village dans les collines du Rif Marocain. Depuis plus de 2000 ans s’y perpétuent des rites magiques de fertilité, les rites de Pan, proches des lupercales romaines, ainsi qu’une musique unique jouée par une confrérie de musiciens, Les Maîtres Musiciens de Jajouka. Brion Gysin, l’inventeur de la Dreamachine, qui découvrit le village dans les années 50, les disait descendants du grand poète persan du 12ème siècle, Farid Al-Din Attar, auteur du poème initiatique « Le langage des oiseaux », référence majeure de la tradition spirituelle soufie.
Toute une frange d’artistes, de musiciens et d’écrivains, dans le sillage de Paul Bowles et de Brion Gysin furent magnétisés par Jajouka : Brian Jones des Rolling Stones qui enregistra leur premier disque, Ornette Coleman, l’inventeur du free jazz, William S. Burroughs, Thimothy Leary, le prophète du LSD, et plus récemment des musiciens comme Genesis P-Orridge ou Lee Ranaldo de Sonic Youth.
Eric et Marc Hurtado, fondateurs du groupe Etant Donnés, sont partis filmer ces adorateurs de Pan, ces musiciens qui mettent aussi leur musique au service des guérisons miraculeuses qui ont lieu au tombeau du saint du village, Sidi Ahmed Cheikh.
Un film polarisé par l’attraction entre Bou Jeloud, (Le Père des Peaux, Pan) et Aïsha Kandisha, femme-démone, déesse de la nuit et des sources.
Il est d’or, elle est d’argent... Un enfant court à perdre haleine poursuivi et fouetté par les branches d’olivier de Bou Jeloud... Aïsha écoute, veille... Elle attend Bou Jeloud près des rivières nocturnes... Elle est dangereuse, il est le Père de la Peur.
Un film d’une poésie violente, en équilibre entre documentaire et fiction, (mais les légendes sont-elles des fictions ?), dont l’action s’enracine dans la transe de la fête et sa folie musicale, pour se refléter dans une larme d’enfant, une flamme, un chant éternel de femmes adressé aux hommes et au ciel.