Philippe Descola, professeur au Collège de France, a étudié la philosophie à l’École normale supérieure de Saint-Cloud et l’ethnologie à l’École pratique des hautes études où il a passé sa thèse sous la direction de Claude Lévi-Strauss, dont il dirige aujourd’hui le laboratoire. Chargé de mission par le CNRS au tout début de sa carrière, de 1976 à 1979, il mène des enquêtes ethnographiques auprès des Indiens Jivaros Achuar, en Amazonie. Il étudie comment les Achuar identifient les êtres de la nature auxquels ils attribuent des caractéristiques humaines et les types de relations qu’ils entretiennent avec eux. Étendant progressivement sa réflexion à d’autres sociétés il élabore une anthropologie comparative de la façon dont les sociétés humaines conçoivent les relations entre humains et non-humains et des continuités et discontinuités qui les unissent ou les différencient. L’exposition qu’il a organisé au musée du quai Branly, La Fabrique des images, en 2011, a fait connaître son travail à un large public. Depuis 2011, il travaille sur une anthropologie du paysage en dégageant des principes de figuration iconique et de transfiguration de l’environnement à l’oeuvre dans des cultures où, à la différence de l’Europe et de l’Extrême-Orient, une tradition conventionnelle de représentation paysagère n’existe pas. Professeur invité dans de nombreuses universités du monde entier, la médaille d’or du CNRS lui a été décernée en 2012.